
Des acteurs clés se concertent à Dakar pour mettre de la cohérence dans les actions pour une adaptation locale dirigée
Dans un contexte de vulnérabilité accrue face aux effets du changement climatique, le Sénégal, comme beaucoup de pays les moins avancés (PMA), mise sur l’adaptation localement dirigée (LLA) pour renforcer la résilience de ses communautés.
C’est dans ce cadre que ’ENDA Énergie a organisé ce jeudi 17 avril 2025 un atelier de consultation des acteurs clés à Dakar, dans le cadre du programme « Générer de l’ambition pour une action locale (GA-LLA) ».
Selon le Dr. Boubacar Fall, président du COMNAC, lors de son mot d’ouverture, les scénarios climatiques actuels nécessitent une action climatique concertée il est donc urgent de renforcer la concertation entre les acteurs étatiques et non étatiques impliqués dans les actions climatiques, afin de bâtir des stratégies d’adaptation fondées sur les réalités locales et les priorités des communautés.
Face à un financement climatique encore peu accessible et trop centralisé, les PMA dans leur vision 2050, demandent une transformation profonde du système, avec au moins 70 % des flux financiers orientés vers l’action locale d’ici 2030.
L’atelier vient appuyer cette ambition en identifiant les initiatives d’adaptation localement dirigée à fort impact, les défis de terrain, et en favorisant un dialogue inter-institutionnel…
A la suite des mots d’ouverture, Issa Sarr a passé en revue les principes du LLA, au total 8 Principes visant à renforcer l’action climatique à l’échelle locale :
- Décentralisation de la prise de décision au niveau le plus proche possible
- Lutter contre les inégalités culturelles auxquelles sont confrontés les femmes, les jeunes, les enfants et les personnes handicapées, les personnes déplacées, les populations autochtones et les groupes ethniques marginalisé
- Fournir un financement patient et prévisible auquel on peut accéder facilement
- Investir dans les capacités locales pour les pérenniser
- Construire une compréhension solide du risque et de l’incertitude climatique
- Programme et enseignements flexibles
- Assurer la transparence et la responsabilité
- Action et investissement collectifs
Sur les principes de l’adaptation localement dirigée, il faut qu'ils soient institutionnalisés pour avoir de l’impact a dit Aïssatou Diouf.
Les acteurs ont un rôle crucial à jouer à cet effet, d'où l'importance de pousser les réflexions pour mieux les porter.
La présentation a fait place aux dialogues interactifs sur deux grandes questions:
- Quelles sont les initiatives, défis et besoins prioritaires en matière d’adaptation locale au Sénégal ?
- Comment assurer une meilleure intégration des actions locales dans les politiques publiques climatiques (PNA, CDN, PCET…) ?
Sur les échanges interactifs les participants ont été invités à identifier les défis et proposer des approches pour réussir l’adaptation localement dirigées.
Plusieurs idées et approches ont émergé des échanges en particulier la promotion de l’inclusivité aux niveaux des différents acteurs.
Les principes de LLA peuvent aider à mettre en cohérence ces actions.
Pour rappel, l’atelier a enregistré la participation d’un large éventail d’acteurs : ministères, collectivités territoriales, ONG, services techniques, organisations communautaires de base (OCB), et partenaires techniques.
Cet atelier marque une étape importante vers la construction d’une gouvernance climatique plus équitable et ancrée dans les réalités locales. Une dynamique où chaque voix compte, pour faire face ensemble aux défis du climat.