Former, financer, décider : les clés de l’adaptation locale mises en débat à Belém
Le 13 novembre 2025, au Pavillon du Sénégal à la COP30, ENDA ENERGIE a organisé un side event entièrement consacré à la mise en œuvre de l’approche Locally Led Adaptation (LLA) à travers le projet GA-LLA. Cet événement a permis de montrer, à partir d’expériences réelles de terrain, comment les collectivités locales, les femmes, les jeunes et les organisations
communautaires peuvent devenir les véritables moteurs de l’adaptation climatique lorsque les capacités locales sont renforcées et que l’accès aux financements est rendu plus direct et plus simple.
Modérée par Aïssatou DIOUF, coordinatrice du projet GA-LLA à ENDA ÉNERGIE, la session a permis de traduire les principes de la LLA en réalités opérationnelles. Les échanges ont montré que sans transfert effectif de pouvoir de décision, sans renforcement des capacités techniques des collectivités locales et sans financements directement accessibles aux territoires, l’adaptation restera fragile et inéquitable. Très concrètement, il a été question de comment simplifier les procédures d’accès aux financements climatiques, comment doter les communes d’outils de planification sensibles au climat, et comment créer des circuits de décision plus courts entre communautés et institutions.
Les panélistes ont insisté sur la nécessité d’intégrer les priorités exprimées par les communautés dans les documents de planification territoriale, afin que les stratégies nationales ne restent pas déconnectées des réalités locales. Le débat a également mis en lumière les limites actuelles : manque de compétences techniques au niveau local, faiblesse des ressources financières pour les collectivités, et faible reconnaissance du rôle des organisations communautaires dans les processus de décision. Ces constats ont nourri des
propositions très pratiques telles que le renforcement des cadres permanents de concertation territoriale, la systématisation de l’implication des femmes et des jeunes, et la structuration des mécanismes de financement direct au profit des initiatives locales.
Au-delà des échanges africains, la session a ouvert un espace de dialogue Sud–Sud, notamment avec des expériences venues d’Amérique latine, montrant que les solutions locales, lorsqu’elles sont documentées et partagées, peuvent devenir de véritables leviers d’accélération pour d’autres territoires. L’adaptation n’a pas été présentée comme un effort technique abstrait, mais comme un processus politique, social et communautaire, qui repose
d’abord sur la reconnaissance du leadership local.
Cela a ainsi démontré le positionnement d’ENDA ENERGIE comme acteur de terrain, engagée pour une résilience climatique construite par les territoires eux-mêmes, et pour une adaptation qui cesse d’être pensée “pour” les communautés, afin d’être enfin construite avec elles car tant que les collectivités locales, les femmes, les jeunes et les communautés ne disposeront pas des moyens réels d’agir, l’adaptation restera incomplète.