« Accompagner les communautés à se prendre en charge elles-mêmes à partir de leurs propres dynamiques endogènes de transformation vers un développement durable », telle est la mission de l’organisation ENDA ENERGIE.
Au cours de cette dernière décennie, les manifestations multiformes des effets néfastes de la crise climatique et l’urgence d’agir pour inverser les tendances d’extension de la pauvreté en Afrique, ont été des motifs suffisants de mise en œuvre d’initiatives de résilience des communautés. Ces initiatives relèvent d’une stratégie globale d’accompagnement des dynamiques locales de transformation sociétale.
Ces solutions locales basées sur la valorisation durable des écosystèmes s’opèrent au travers de la co-construction, avec les acteurs locaux, de modèles économiques appropriés et créateurs d’emplois pour les jeunes, tout en préservant l’environnement des territoires.
Toutes ces dynamiques d’apprentissage et d’innovation locale participent à la génération d’évidences de résilience susceptibles d’éclairer les politiques publiques. Cela à partir de l’animation d’espaces de dialogue pluri-acteurs sur des enjeux émergents qui pèsent sur le devenir des communautés. L’année 2020 a cassé le rythme des processus d’apprentissage et de changements d’échelle des innovations locales en raison de la pandémie du COVID 19. Une nouvelle crise qui a bien montré la fragilité à la fois des systèmes sanitaires et économiques déjà soumis aux perturbations induites par le dérèglement climatique. En plus d’être un problème de santé publique, le COVID19 a déstabilisé tous les secteurs d’activités y compris ceux des petites unités économiques, maillon essentiel du secteur de l’économie spontanée. Un secteur qui constitue un pilier fondamental de la lutte contre les inégalités structurelles en particulier de genre dans les communautés du Sud.
Au Sénégal, par exemple, le secteur informel génère plus de 95% des emplois crées (ANSD, 2017). L’interdiction de la libre circulation des biens et des personnes à l’intérieur du pays comme mesure de limitation de l’expansion de la pandémie, a fortement amplifié la vulnérabilité de ces petites unités économiques soumises aux perturbations des marchés ruraux d’approvisionnement en matière première et d’écoulement des produits transformés.
Partant de l’analyse des facteurs de vulnérabilité individuelle et collective de ces unités économiques, ENDA ENEGIE en partenariat avec l’Union Européenne (UE) et la GIZ, dans le cadre d’un plan de riposte globale du réseau international enda Tiers Monde, a initié une action de renforcement de la résilience de ces petites unités économiques (PUE) face aux effets du COVID19. Cela consistait à appuyer des éleveurs producteurs de lait, des femmes transformatrices dans l’agroalimentaire et la savonnerie, des petits tailleurs dans les zones de Saint-Louis, Louga, Thiès et Kolda au Sénégal dans : i) la caractérisation de leur vulnérabilité, ii) l’accès aux services énergétiques durables et au marché, iii) l’intensification de la sensibilisation de masse sur le COVID19 et, iv) l’appui des communautés dans la riposte.
Ce type de services d’appui solidaire a permis à ces pourvoyeurs d’emplois aux plus pauvres, de développer leur capacité d’absorption des effets de la crise pour se relever du choc et en profiter pour se formaliser en vue d’étendre leur part de marché dans le moyen et long. Par ailleurs, beaucoup de dynamiques de solidarité communautaire ont été lancées par les gouvernements locaux. La documentation de ces pratiques pourrait éclairer les politiques publiques et aider à un changement d’échelle à partir des bonnes évidences. Ainsi, la relance post Covid19 en vue d’une croissance verte et inclusive devra non seulement être basée sur la créativité des jeunes mais également sur la valorisation des mécanismes endogènes pour soutenir les urgentes transitions écologique et énergétique.